Quelques contradictions électorales

Les vieux partis

À la CAQ, chez QS et ON, le vieux se porte mal. En fait, les représentants de ces partis pourfendent à qui mieux mieux les vieux partis, expression qui incarne le mal, le vil, l’argent sale, tout ce qui pue et ne mérite surtout pas de former le gouvernement.

Si on applique ce jugement à d’autres états, la grande majorité des partis et des institutions de l’ensemble des démocraties ne méritent rien de mieux que la pendaison. Comme si la seule façon de réformer une association de personne, une structure étatique ou une société était la révolution.

Dans notre univers politique, la ségrégation par l’âge incarne-t-elle, dorénavant, le progrès ?

Je ne peux m’empêcher de sourire quand de vieux bonzes donnent leur appui à MM Aussant et Legault. Comment ces néochefs, nés de la cuisse de vieux partis,vivent-ils avec de telles contradictions ?

Le vote stratégique

Quantité de candidats, y compris quelques chefs, appellent contre le vote stratégique, qualifié aussi de vote utile. « Il faut voter selon ses opinions, avec son âme », clament-ils… « Le vote stratégique détourne l’électeur de son vrai choix. » Si je les prends au pied de la lettre, voter en y réfléchissant bien, selon une démarche logique, après une lecture des programmes, pour obtenir le maximum d’effet, serait voter inutile ? Et bien soit…

Élire la CAQ équivaut à élire au Québec ce que nous dénonçons tant à Ottawa…

Il ne faut pas un doctorat en science politique pour remarquer qu’une grande majorité de Québécois sont ouvertement contre les politiques de Stephen Harper. La vague NPD de mai 2011 en est une preuve éclatante, tout comme l’évolution de l’opinion publique depuis, qui réagit fortement contre la plupart des décisions et annonces des conservateurs. Notamment, les coupes dans la fonction publique et les programmes, ou encore dans le soutien public à nombre d’organisations environnementales, scientifiques, culturelles, et j’en passe, nourrissent chaque semaine l’indignation de plusieurs.

En conséquence, quelqu’un pourrait-il m’expliquer comment il se fait que la CAQ obtient un tel soutien de la population ? Legault et ses troupes ne promettent-ils pas de réaliser, au Québec, un programme à plusieurs égards semblables à celui de la droite au pouvoir à Ottawa ?

La question qui tue

On vote pour qui ? Ou on vote pour quoi ?

On vote pour ? Ou on vote contre ?

On vote stratégique ou émotif ?

On vote pour faire avancer son petit confort ou pour faire avancer la nation ? Pour faire avancer comment ?

On vote pour quatre ans ou pour la prochaine génération ?

Si toutes ces questions sont pertinentes, qu’en est-il des réponses ?

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Carnet de campagne 2

Le bruit des débat s’atténue

Ce festival télévisuel est peut-être incontournable, mais, de campagne en campagne, il devient de plus en plus indigeste. On a tout vu dans le registre du viril (comme dans virulent, même madame Marois), de l’accusateur, du conflictuel, reléguant à la bataille de ruelle ce qui pourrait être un débat d’idées. Faut dire que Charest, avec sa version du scandale des commandites, ne commande pas que le respect. Et les deux autres qui se crêpent le chignon sur TVA sur le référendum, ce n’est guère mieux.

Bravo à Françoise David, qui m’a rappelé Gilles Duceppe dans certains débats fédéraux. Une attitude digne, dans l’intérêt supérieur de la nation. Vous me direz que sa position est plus facile, et vous avez raison.

Mais je vais voter Pauline et PQ quand même. Aucun doute… Encore plus après avoir lu la plateforme et le cadre financier.

Plateforme du PQ

J’applaudis…

• L’engagement à assainir le financement des partis politiques.

• La refonte de la loi 101, incluant notamment les cégeps en français et les petites entreprises bilingues.

• L’annulation de l’augmentation des frais de scolarité suivi d’un sommet sur l’éducation supérieure.

• La bonification du financement de Télé-Québec, du CALQ et de la SODEC.

• L’engagement envers la propriété de nos ressources et la réforme des redevances payées par les mines et autres grand exploiteurs du sol.

• Une volonté réelle de contrer les changements climatiques, et d’en faire une opportunité économique.

• L’indépendance énergétique fondée sur l’efficacité, les sources renouvelables, le transport collectif.

• Un cadre financier raisonnable, même si on sait que ce ne sera facile pour aucun des trois prétendants au trône.

• Un référendum dès que possible, si ça vaut le coup, idéalement pendant un premier mandat. Venant d’initiative populaire ou non…

• Approche réaliste pour améliorer le système de santé.

• Taux d’imposition plus élevé pour les riches.

• Qualité de l’équipe.

Bien sûr, comme pour les autres partis, ce sont des mots. Mais j’ai plus confiance envers le PQ. Leurs mots rejoignent davantage mes idées que les Libéraux ou la CAQ.

Contrer la CAQ !

À mes yeux, l’élection de la CAQ serait une catastrophe aussi grave que l’élection des conservateurs à Ottawa. On le regretterait amèrement. Le discours de Legault est d’un populisme primaire, empreint de pensée magique. Qu’est-ce que son équipe et lui ont prouvé ? Qu’est-ce que leur ménage ? De toute façon, le ménage de quoi ? Ils vont nous faire croire que Legault, Barette, Duchesneau et autres sont purs, sans taches ? Faites-moi rire. Des politiciens nouveaux, aptes au changement ? Eux vont être capables plus que les autres ? Voyons… Je ne vois aucunement comment je pourrais avoir plus confiance en eux qu’en Pauline Marois et son équipe.

C’est la commission Charbonneau qui doit faire du ménage, pas la CAQ.

SVP, ô électeurs, épargnez-nous cinq ans de ce régime…

François «travaille plus» Legault

M. Legault trouve que les jeunes mènent une trop bonne vie, qu’ils ne travaillent pas assez, ne sont pas assez productifs. Évidemment, dans ses ornières économiques, battre de la casserole n’est pas aussi payant que se défoncer à l’usine. Payant pour qui ?

Compte tenu de l’état de la planète, de la mondialisation et tutti quanti, mon humble avis se range, n’en déplaise du CAQ en chef, aux antipodes de sa productivité économique. C’est de la productivité intellectuelle, dont nous avons besoin. De la productivité sociale… Nos élus doivent générer une pléthore d’idées assez novatrices non pas pour assurer la croissance, mais pour maintenir notre niveau de vie tout en produisant moins, et consommer moins. Ils doivent provoquer, puis gérer une transformation profonde du système.

Laissons le pétrole là où il est ! Révolutionnons le système énergétique ! Inventons un monde neuf et propre ! Méchant défi !!! Nettement au-delà des compétences de sa coalition… Idem chez Charest, bien sûr.

Plus la campagne avance, plus les libéraux et les caquistes révèlent leurs idéologies foncièrement conservatrices. Une promesse après l’autre, ils exhibent avec un sans gêne éhonté les travers du capitalisme dont ils sont issus.

Bel avenir…

Honnêtement, il n’y a que le PQ pour diriger le Québec. Mme Marois et ses troupes ne sont pas parfaits, mais leur programme est nettement plus intéressant que ces deux bandes de couillons.

Carnet de campagne 13 août

Dès le départ, et depuis longtemps, mon vote est acquis au PQ. Tout simplement parce que c’est le seul parti pouvant prendre le pouvoir qui rejoint mes idées. La CAQ : une nouvelle droite à la Harper. Avec l’arrivée de MM Duchesneau et Barette, c’est pire que pire… Le PLQ : jamais, surtout après la job de bras faite au mouvement étudiant, le grand solde de nos ressources et, plus encore, quand on constate que leur souci pour l’environnement n’est que du vent… Québec Solidaire : Khadir et David sont les politiciens qui se rapprochent le plus de mes idées, mais la politique n’est pas un sport utopiste. Je serai pragmatique, donc, comme à chaque fois que je vote. Car voter n’est pas un cri du cœur. Il s’agit d’un geste réfléchi et responsable.

Le PQ n’est pas parfait, loin de là. Ni Mme Marois. Mais rien n’est parfait, surtout pas en politique. Alors ? J’exhorte tous celles et ceux qui pourraient lire ce texte à voter utile, comme ils disent, ce qui pour moi égale PQ. En passant, nous aurions enfin une femme première ministre. Après tant d’hommes imparfaits, c’est le temps. Vous trouvez pas ?