LA CLAIRIÈRE, spectacle littéraire, cycle des singes bariolés

John Wildon découvre de curieux singes en l’an 2000. D’autres visitent à sa suite la clairière : un musicien africain, une fillette de Québec, appelée à devenir une célèbre philosophe, un messager qui livre un étrange colis à cette femme sans âge, qui fermera la marche. Associés au rituel que vit le couple de primates, ces personnages donnent naissance au Culte des singes bariolés. L’humanité est en déclin, peut-être, mais selon les adeptes du culte, c’est pour le mieux !

La clairière, un mix savant de lecture, de musique, de vidéo et de lumière.

Texte et voix

Le texte a beaucoup évolué depuis le laboratoire de décembre 2021. Il s’éloigne de plus en plus du roman, sans devenir du théâtre. Dans ce spectacle, que je qualifie de lecture augmentée, huit personnages sont avant tout des voix. Assis sur scène, lisant sur lutrin, la présence d’une lectrice et d’un lecteur s’efface pour laisser place aux figures qu’évoquent le texte. Ce dernier utilise la narration (journaux audio, extraits de livres) et de brefs dialogues. La structure temporelle repose sur un temps présent (an 3000) à partir duquel deux personnages évoquent, ou rappellent des épisodes survenus en 2000, 2282, 2500 et 2712. Le ton est celui de la fable.

Musique et environnement sonore

Voici comment Martien Bélanger et Miriane Rouillard, complices de ce projet, conçoivent leur apport (texte écrit après la résidence de février 2023) :

« Lors des deux premières résidences, nous avons entrepris d’élaborer une nouvelle méthode de traitement des sons tout en respectant un principe élémentaire : faire de la musique au service de l’histoire. Nous souhaitons bien sûr poursuivre nos explorations sonores et musicales. Quelques environnements sonores sont encore à inventer. Pour soutenir certains segments logeant entre le réalisme et le surréel de l’histoire, nous enrichissons notre création de sonorités et de textures inouïes, faites d’enregistrements de sons d’instruments et de non-instruments, que nous manipulons à l’aide d’une panoplie d’effets permettant d’étirer la durée, de monter ou descendre la tonalité, de boucler ou de stratifier plusieurs fois ces sons, etc. Notre palette d’outils est large. Nous n’ajouterons qu’un mot : électroacoustique. »

Espace scénique, lumière et accessoires

Caroline Ross, conceptrice lumière, et Éric Gagnon, concepteur vidéo, se sont joints au projet en janvier 2023. La résidence de février a révélé des idées très stimulantes. Afin de respecter un univers plus littéraire que théâtral, ils développent un cadre visuel sans faire appel à une scénographie proprement dite. L’utilisation de certains appareils d’éclairage et de mini projecteurs vidéos permet de créer des effets, d’évoquer l’histoire sans être littéral ni illustratif. Plutôt sur un mode poétique. L’entrée d’un personnage dans cette clairière étrange de la jungle tropicale, dès le début, sert à établir le langage visuel. Pour la Maison de la littérature, lumière et vidéo animeront la scène, bien sûr, mais aussi le plafond au dessus du public. Une sorte de lanterne magique en lien avec la musique et les personnages. La dernière période de création (20 au 31 mai) permettra de concrétiser ce concept. Pour les diffusions ultérieures (tournée à l’automne 2024), le plan lumière et vidéo sera adapté pour chacun des lieux.

Ma pratique

Ma pratique artistique se concentre sur l’écriture de fiction. Depuis les années 1980, j’ai publié 4 romans, 2 recueils de poésie et des essais de type documentaire. Je m’intéresse depuis longtemps à ce qu’on appelle maintenant les arts littéraires, qui ont comme caractéristique commune, dit simplement, de sortir la littérature du livre. Au début de ma carrière, j’ai fait beaucoup de radio, incluant de la création parlée (Radio-Canada et la radio communautaire CKRL). Depuis, j’ai œuvré notamment comme diffuseur, programmateur et directeur de production en arts de la scène. En collaboration avec des artistes qui m’inspirent, ce nouveau projet fusionne la plupart de ces pratiques.

J’ai entamé LES SINGES BARIOLÉS en 1995. Après 3 ans, je l’ai rangé des années au bénéfice d’un ambitieux programme de lectures. Je m’y suis remis en 2013. J’ai accès aujourd’hui à une riche matière artistique et littéraire, qui va au-delà de ce titre. En plus du spectacle LA CLAIRIÈRE, une suite de poèmes est née aussi du roman. Mon 5e texte romanesque, que je démarre, découle d’un des chapitres des SINGES BARIOLÉS. Il ne s’agit pas d’écrire une ou des suites, mais des œuvres distinctes toutes issues de la même matière de base.

Plus je travaille LA CLAIRIÈRE, plus le texte s’éloigne du roman. La dramaturgie s’affirme, par exemple lorsque la narration de situations mute en dialogue entre personnages. Le flux textuel peut s’atténuer au profit de la musique et de l’environnement sonore. La lumière pourra de même substituer ses effets à ceux du texte. À voir à Québec les 31 mai et 1er juin, 20 h, à la Maison de la littérature, dans les activités satellites du Carrefour international de théâtre.

On vous y attend…

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