Une aventure scénique – extrait 3

Le Ring d’Ex Machina au Metropolitan Opera

15 mars 2009

Journée de création typique avec Robert.

De 9 h 30 à 10 h : visionnement des story-boards modélisés de L’Or du Rhin et de La Walkyrie.

De 10 h à 11 h 30 : révision de L’Or du Rhin sur la maquette 1/5 pour voir où nous en sommes.

De 11 h 45 à 13 h et de 14 h à 18 h : explorations sur le prototype avec interprètes, vidéo, lumière.

  • Avant même que les interprètes soient invités à monter sur les pales, nous échangeons sur le fini de surface et sur sa couleur. Un long débat…
  • Tests de glissade des interprètes sur partie avant jusqu’à disparaître sous le tablier ; apparition et disparition des interprètes à l’avantscène; substitution chanteurs-acrobates.
  • Filles du Rhin : pour cette scène, qui ouvre le Ring, trois chanteuses suspendues sous les pales apparaîtront lorsque l’axe se soulèvera et que les pales pivoteront. Elles nagent dans le Rhin. Nous testons la manière de harnacher les interprètes, à des fins artistiques et de sécurité. Anne est attachée et nous essayons le mouvement. Holger et Boris ajoutent des effets aquatiques : motif d’eau plus bulles.
  • Éric joue Alberich, qui apparaît sous le tablier, grimpe jusqu’à l’angle du côté toit des pales pour tenter d’attraper les Filles du Rhin. Nous explorons aussi avec Francis, plus acrobatique. Résultat : il faudra dessiner un accessoire, placé au bas de la pente, pour amortir la descente d’Alberich. Commentaire : il n’est pas évident que tous les chanteurs accepteront de réaliser les culbutes et descentes auxquelles pense Robert.
  • Position sommet d’une montagne (scène 2) : pour simuler que Freia, Donner et Froh volent vers le sommet de la montagne où sont Wotan et Fricka, les interprètes glissent sur la pente des pales, du haut à lointain vers le bas à l’avant, là où les pales disparaissent sous le tablier. Francis, Geneviève et Éric arrivent trop vite en bas. Des matelas de sécurité seront nécessaires sur l’aire d’arrivée.

Extrait du chapitre 9, pages 149-150.

Le Ring de Robert Lepage. Une aventure scénique au Metropolitan Opera, éditions L’Instant même. Essai documentaire incluant 150 dessins, esquisses, photos de répétition et de la production.

En librairie le 26 novembre 2013.

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Une aventure scénique. Le Ring d’Ex Machina au Metropolitan Opera

Extrait 2

 JUIN 2005, LA CASERNE, QUÉBEC

 Neilson, Carl, Michel G. et moi sommes réunis avec Robert et Michel B. Nous lançons le travail sur The Rake’s Progress (première à Bruxelles au printemps 2007). En fin d’après-midi, Robert et Michel nous annoncent qu’Ex Machina met sur pied un groupe « Opéra » – pas un service ni un département, mais un groupe – qui sera composé de nous, en fait. Michel nous apprend ce dont Peter Gelb et Robert ont parlé, à Londres. La Damnation de Faust sera repris au Met à l’automne 2008, puis nous allons produire le nouveau Ring du Met, sur scène pendant les saisons 2010-2011 et 2011-2012.

Le Ring au Met !

À cette époque, un de mes rêves artistiques était d’aller un jour, avant ma mort, à Bayreuth voir le Ring. Manifestement, ce jour-là, la réalité a dépassé le rêve.

Extrait du chapitre 9, page 129. Le Ring de Robert Lepage. Une aventure scénique au Metropolitan Opera. Livre à paraître fin novembre 2013, chez L’instant même (incluant 150 dessins, esquisses, photos de répétition et de la production).

Une aventure scénique. Le Ring d’Ex Machina au Metropolitan Opera

extrait 1

Mardi 30 août 2011. Je suis au Metropolitan Opera, assis dans l’auditorium. Dans les rangées devant moi, au moins vingt-cinq personnes s’affairent à préparer la répétition, qui doit débuter dans les prochaines minutes. Autour de la table de mise en scène, derrière le pupitre de la régie, derrière les consoles et ordinateurs de la lumière ou de la vidéo, les concepteurs, assistants et techniciens avec qui je travaille depuis le début de cet ambitieux projet, Robert Lepage en tête, entament deux semaines de travail technique sur Siegfried et sur Le Crépuscule des dieux. La fébrilité est palpable, notamment parce que nous avons perdu une journée à cause de l’ouragan Irene. Il est important pour moi d’entamer cet essai, comment dire, en direct du Met. En effet une grande partie des milliers d’heures consacrées à la production du Ring s’est passée dans cette salle, pour laquelle le spectacle a été conçu. Quand j’y suis entré ce matin, comme à chaque séjour, j’ai éprouvé une excitation réelle, une sensation épidermique à l’idée de travailler ici, dans ce véritable temple de l’art lyrique.

Introduction, page 7.

Le Ring de Robert Lepage. Une aventure scénique au Metropolitan Opera, essai documentaire de 288 pages, avec 154 illustrations.

 À paraître fin novembre 2013, chez L’instant même.

Merci de votre patience !

Je reviens bientôt.

J’avais annoncé la fin de l’été; ce sera quelques mois plus tard.

À tout de suite !

Bernard