Carré rouge, Fred Pellerin et ministre de la Culture

« Nous, on sait ce que ça veut dire, le carré rouge. Ça veut dire l’intimidation, la violence… », dit la ministre de la Culture, des Communications et de la Condition féminine, Christine Saint-Pierre, dans Le Devoir du samedi 9 juin. À quelle occasion, un telle déclaration ? En réaction à une lettre de Fred Pellerin, dans laquelle il écrit préférer ne pas recevoir l’Ordre du Québec cette année, alors que le Québec est au prise avec une tourmente sociale qu’il désapprouve.

Pellerin : « Je m’en voudrais de célébrer et de trinquer à l’honneur de ce peuple dans le contexte actuel, où même notre démocratie se fait secouer par la base ».

Ce qui me secoue la base, moi, dans cette nouvelle, ce sont les propos de la ministre à propos du carré rouge. Le petit morceau de tissu rouge, que j’arbore fièrement sur mon sac et sur mes vestes, incarnerait l’intimidation et la violence.

Débile…

Madame la ministre, très bien éduquée, sait très bien de quoi elle parle. Elle ne s’est pas échappée. Ses mots ont été choisis, planifiés. De la propagande… Celle que j’imagine distillée par le bureau du PM, qui veut profiter à l’os du rapport de force qui oppose le gouvernement aux étudiants. De la petite propagande… Exactement de la même teneur que celle propagée à la journée longue par les sbires de M. Harper à Ottawa.

Nos dirigeants sont atteints d’un désastreux virus, qu’ils se partagent entre eux de Québec à Ottawa. Ils sont malades. Malades du pouvoir… Ce malaise occasionne un sérieux déni de la réalité, du sens des mots, de la portée des mots. Le spin et le scrum pervertit leur jugement. Chez une ancienne journaliste sérieuse, comme madame Saint-Pierre, la chose est surprenante et malheureuse. Le virus de la propagande est en train de la bouffer. Au bénéfice de Mme Jacqueline Desmarais, semble-t-il, qui reçoit pour sa part la plus haute distinction de l’Ordre national du Québec. Rien n’indique qu’elle entend refuser sa décoration.

Conclusion : Mme St-Pierre préfère la présence de Mme Desmarais à celle de Fred Pellerin. C’est son choix, mais pas le mien. Bonne soirée mesdames… J’espère que les petits fours vous donneront une indigestion.

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1 commentaire

  1. Andre Waquant

     /  10 juin 2012

    En effet, c’est du travail politique. Tranquillement le gouvernement polarise ‘ceux pour’ et ‘ceux contre’ plutôt que d’admettre les insatisfactions de ceux qui manifestent. Ces insatisfactions sont nombreuses et c’est le ras-le-bol qui unit tout ce monde-là. Le carré rouge est porté par plusieurs participants à ce soulèvement populaire (grand-mères, parents, commerçants, travailleurs, etc.). Ça dépasse de loin une ‘grève’ d’étudiants, d’ailleurs est-il à propos de nommer ce mouvement ‘grève’. Il faut y participer pour s’en rendre compte. Peu importe, le gouvernement laisse pourrir la situation, il scrute d’heure en heure tous les faits et gestes de ceux qui manifestent, identifiés comme ‘étudiants’. Il attend patiemment un faux pas, il y en aura un inévitablement, il pourra tous nous mettre dans les même sac et dire que le peuple québécois est victime de nous. Il aimerait faire devenir le carré rouge des grands-mères un symbole du terrorisme. Nous mettre devant le choix grossier d’endosser les terroristes ou son vertueux gouvernement. Il cultive la peur que peut-être ils ‘nous briserons notre Grand Prix’, il provoque chacun de nous en nous bâillonnant, il feint de négocier, il se cache durant des mois, il sacrifie ses ministres plutôt que de prendre ses responsabilités. Notre pleutre national qui se cache dans le jupes de la police. Quel exemple pour la jeunesse qui apprend comment on dirige un pays. Un conservateur fédéraliste dans un costume de libéral provincial. Être dépassé par un si petit défi, ça fait pitié. Qu’arrivera-t-il lorsqu’il y aura un grand problème? Et si ce ‘winner’ veut toujours parler business, quels sont les coûts de sa fuite? On n’imagine pas les factures s’accumuler… Des hélicos tous les soirs, des effectifs supplémentaires de police, des experts, des stratèges, des scripteurs, des rédacteurs de discours, des gaz, des balles de caoutchouc, des autobus, des repas et patati et patata. Probablement bien davantage que ce qu’il souhaitait épargner et aimerait dire que les manifestants font perdre de l’argent aux québécois? Tout le monde sait que le temps c’est de l’argent et on n’aimera pas entendre combien coûte son refus de faire la gestion de nos affaires et de notre argent si difficilement économisé. Ici, je ne parle pas de tout ce temps perdu où nos fonctionnaires devraient travailler à notre développement plutôt que de pelleter un seul et même problème jour après jour. Pour ceux qui on besoin d’analogie, si c’était un coach des Habs que ferait-on de lui? Si c’était le dirigeant d’une entreprise privée qui sautille de déficits en déficits et qui n’arrivait pas à régler un problème de cette taille? Mais pourquoi on endure Charest?

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