Haïku électoral
Campagne terminée
Climax dramatique
Poussière et frayeur retombent
Apologie
Un gros merde à Mme Marois, que j’admire, et qui va gouverner le Québec avec passion, de manière responsable, comme elle dit. J’ai toute confiance. Elle n’a peut-être pas le charisme rêvé, mais j’aime mieux une bonne tête sur les épaules, et elle sait être sensible.
Évidemment, je préfère un gouvernement péquiste minoritaire à n’importe quel gouvernement CAQ ou Libéral.
Mais bon, qu’est-ce que j’aurais à dire de plus sur le résultat du vote ? Attendons de voir comment Pauline va mener sa barque.
Pourquoi je ne milite pas ?
À la fin de chaque campagne, depuis le référendum de 1995, la même question revient. Elle ne me hante pas, mais, disons, me turlupine : pourquoi, encore une fois, je ne me suis pas engagé ?
Une part de moi aimerait faire de la politique. Mais l’autre ne veut pas. Curieux… J’aime l’engagement, me prononcer, avoir une opinion, mais je ne me convainc pas de le faire au sein d’un groupe, qui plus est dans un parti. Cette contradiction est en moi depuis des années.
J’y pense souvent, mais ne passe pas à l’acte. Je demeure incapable de devenir militant. M’engager pour une cause. Appuyer ouvertement une ONG, un parti politique… Je l’ai fait déjà pour le milieu culturel, théâtral, quand je dirigeais le Périscope ou le Carrefour. Je suis membre d’Amnistie, de Greenpeace, du PEN, etc. Je donne aux ONG de gauche et humanitaires. Depuis vingt ans, j’ai publié probablement une vingtaine de lettres d’opinion, surtout politiques, dans les journaux. Puis il y a ce blogue, ou je papote depuis janvier.
Mais faire le pas pour militer; il y a un blocage…
Ces dernières années, et encore plus quand le déclenchement de l’élection était dans l’air, en juin et juillet, j’ai jonglé avec l’idée d’appeler au bureau de comté, pour offrir mes services. Surtout qu’avec le découpage l’île d’Orléans est maintenant dans Charlevoix, le comté de Mme Marois. Ou d’appeler mon ami Guy, très impliqué au PQ depuis des lustres. Je me suis dis que je devrais appeler Agnès. La rencontrer, placoter. Mais je ne le fais pas.
Pourquoi ?
Par paresse ? Je ne crois pas.
Pour conserver mon indépendance ? C’est plus plausible.
Par manque de temps (faut ben que je gagne ma vie) ? Un peu, c’est sûr…
Par manque de conviction dans le débat public tel qu’il est ?
On s’approche du but. Car je ne peux m’empêcher de penser, souvent, comme bon nombre de mes concitoyens, que de mettre le pied dans une telle arène n’est peut-être pas possible sans mensonge, sans compromission, sans petite politique, en somme, qui vient nécessairement avec la grande. Il faut se prêter au jeu car, à l’occasion, il faudra invariablement jouer dans cette boue. Se faire traîner dans la boue, même, que ce soit par une radio poubelle ou un économiste de droite. Accuser à son tour quelqu’un de tous les forfaits…
Je m’impliquerais au PQ, c’est sûr. Et si je ne le fais pas ce n’est pas à cause du PQ, de sa culture, de son histoire.
Pourquoi, alors ?
Je saurai un jour. Soit je m’impliquerai de mon propre chef, soit je me ferai convaincre, soit je tournerai le dos à cette patente pour de bon.
On gage ?
Les paris sont ouverts à savoir quand aura lieu la prochaine élection générale…
Jean-Pierre Bédard (@jipibidi)
/ 7 septembre 2012J’aime bien ton commentaire sur le militantisme. Je m’y reconnait dans la même ambivalence, les mêmes questionnements et craintes sur ce monde un peu «vaseux». On a voulu m’y attirer à quelques reprises et j’ai refusé ou alors j’y suis allé du bout des lèvres. Le monde politique pourtant je le côtoie régulièrement. Peut-être trop justement pour militer. Enfin faudra bien jaser de tout ça autour d’un verre de vin ami que je vois trop peu !
Claude Dubois
/ 7 septembre 2012À mon avis, le blogue que tu alimentes de tes points de vues, de tes constats sur l’état du monde, de tes coups de gueule… vaut bien toute autre forme de militantisme. Comme Jean-Pierre j’aime bien ton commentaire, ça représente bien mes « turlupinades » 🙂 De 1973 à 1995, j’ai été actif en politique à des degrés divers d’implication, et ce, en fonction des enjeux en présence : pose de pancartes, porte-à-porte, assemblées de cuisine, comités de stratégie jusqu’à codiriger une campagne (1985) en plus de participer à deux référendums. Mais depuis 1995, ce militantisme ouvert a fait place à une présence plus discrète. Pas parce que les enjeux n’en valent pas la peine, car je crois qu’ils sont encore plus importants aujourd’hui. À tort ou à raison, je pense que le métier que je pratique justifie cette prise de distance et cette indépendance. Mais, un jour, quelqu’un se laissera convaincre et ça m’incitera peut-être à reprendre du service… Qui sait, ça sera peut-être toi?
bernardgilbert
/ 30 septembre 2012Merci de ton commentaire.
En fait, je rêve de trouver la manière de rendre TOUS LES HUMAINS intelligents, sensibles, justes, respectueux, etc.
Koestler a déjà écrit que, pour y arriver, il faudrait peut-être inventer une drogue qui modifierait la relation entre le néo cortex et le cerveau reptilien…
On a pas fini de chercher…
À bientôt !